Super Tuesday

Le 5 février dernier c’était le "Super Tuesday" aux Etats-Unis.

Petit préambule : pour désigner les candidats des différents partis (deux principaux en pratique, Républicain et Démocrate), les électeurs vont voter. C’est toujours en semaine, dans des églises (et pas les mairies ou écoles comme chez nous), gérés par des bénévoles habitant la commune (retraités, lycéens en majorité). Ca fait déjà de grosses différences avec chez nous, non ?

Pour « Super Tuesday » : le nom vient du fait qu’un grand nombre d’états votent en même temps ce jour là (le 1er mardi après Mardi-Gras). L’enjeu est donc important pour les différents candidats.

Pénélope, qui a par ailleurs obtenu la nationalité américaine, m’a donc proposé de venir avec elle au bureau de vote pour voir comment c’était EN VRAI, les élections américaines, de l’intérieur.

Nous sommes donc arrivés dans une église de quartier. Comme en France, tu présentes ta carte d’électeur, et ils vérifient que tu es dans le bon bureau…. Mais tu te déclares aussi pour un parti tu votes, aux vues et aux sus de tout le monde. GROSSE différence avec la France….

J’avoue que j’étais un peu surprise. Mais je n’étais pas au bout.

Ensuite tu dis si tu veux voter avec un bulletin papier ou avec le vote électronique. Pénélope a choisi le vote électronique. Les machines sont je pense comme en France, si ce n’est que tu as une personne à côté de toi (elle fait partie du bureau de vote, autorise le vote, et le valide à la fin par une clé électronique). On peut voir sans se contorsionner pour qui tu votes… Ce serait la révolution chez nous !

Mais le pompon du pompon ? Un bonhomme que je ne connaissais absolument pas, et qui ne me connaissait pas non plus, est venu spontanément vers moi, en me disant : « J’ai entendu que vous étiez intéressés par nos élections. Votre amie a voté avec la machine électronique, moi j’ai choisi le vote papier. Si vous voulez comparer, vous pouvez venir avec moi ». Je sais donc pour qui a voté ce brave homme, mais j’avoue que j’en suis restée bouche bée.

Nous, nous sommes très attachés au secret du vote. Ils le sont beaucoup moins. On affiche ses convictions, sans aucune gène apparente. Et surtout cela ne génère pas une bagarre à la sortie, ou plus sournois, quelques actes de représailles anonymes.

Je nous imagine par ailleurs aller voter dans les églises ou autres lieux de culte.

Autre gros point de différence : nous sommes TRES attachés à la laïcité, les américains mixent le religieux et vie publique naturellement. (Rappelez vous que tous finissent leurs discours par « And God bless America – et que Dieu bénisse l’Amérique »).

Ah très important, quand on est un bon citoyen qui a fait son devoir, on a un sticker à la sortie : J’en ai eu un aussi pour mon intérêt et ma participation !