La French Touch…

Little Rock est quand même connu pour être le bastion de Bill Clinton, 42^ème Président des Etats-Unis d’Amérique…. Pas par tout le monde…. Mais quand même… Disons par la plus part des gens avec un peu de culture générale….

Bill, ce qu’il a fait de bien dans sa ville, c’est de créer une « Library ». La traduction littérale c’est « bibliothèque », mais en pratique son histoire s’associe plus à une fondation.

On y trouve donc une librairie (à quand même !), un musée (à la gloire du grand Billy !), une salle de conférence…. et un restau !

Depuis quelques temps, le dit restau organise UNE soirée spéciale avec UN pays à l’honneur. Ma copine Belen, qui fait du volontariat à la fondation, nous a donc fait passer la nouvelle : en février c’était la France !!!!

Alors au menu, nous avions en entrée, au choix, une fondue de moules, ou bien un soufflé au gorgonzola, ou bien, un duo de canard-foie gras. Ensuite c’était coq au vin, ou bien bar grillé, ou bien agneau rôti. Et au final un financier aux myrtilles, ou un Napoléon (meringue au poivre noir/mousse au vin rouge/glace à l’huile d’olive/framboises), ou un «hot chocolate», traduction : chocolat chaud.

Nous avons fait passer l’info dans la communauté française, pour nous retrouver le dit soir, 5 couples !

Déjà petite précision, Belen nous avait dit que le restau ouvrait à 19h… Je lui avais demandé jusqu’à quelle heure on pouvait arriver…. Et renseignements pris : 18h55-19h, mais pas plus tard ! Bon ben comme ça on était averti !

En clair, c'est-à-dire après décodage des us et coutumes américaines, ça voulait dire que :

-         le service attaquait à 19h tapante,

-         on pouvait être sur que le repas serait fini de servir vers 20h-20h15 (ça ne dure jamais plus d’une heure…),

-         et donc à 21h au plus tard, tout le monde serait couché !!!

Gé-nial.

On a donc fait bien attention de ne pas arriver en retard… on ne voulait risquer de rater un step et de passer directement au plat suivant ! Ils avaient préparé de jolies tables (nappes blanches-fleurs-bougies), avec un cocktail champagne-mangue en signe de bienvenue. Un musicien jouait du piano dans un coin de la salle. Ambiance cosy à souhait !

Par contre…. Le canard et foie gras que je me faisais déjà une joie de manger avait disparu du menu définitif ! A la place des escargots… Ben alors ce sera le soufflé au gorgonzola. Très bon. Laurent a tenté la fondue de moules et n’a pas été déçu non plus.

Puis j’avais choisi le poisson et là ce fut un vrai régal : cuisson parfaite, légumes d’accompagnement parfait (en général ils ne les font pas assez cuire à mon goût, mais pas là). Laurent a choisi le coq au vin, mais a trouvé qu’il manquait de finesse…

Et pour le dessert, j’ai voulu voir ce que pouvait donner le Napoléon ! J’avoue que l’idée de tester une glace à l’huile d’olive, une meringue au poivre et une mousse au vin rouge m’intriguais beaucoup ! Malheureusement grosse déception… Pas génial au goût. La présentation par contre était grandiose ! On a aussi bien ri sur le chocolat chaud… En général sous le terme « hot chocolate », ils servent un gâteau au chocolat avec un cœur fondant… Et ben pas là : c’était vraiment un chocolat chaud, avec du lait et du chocolat comme on peut le faire à la maison ! Ceux qui l’ont essayé ont trouvé qu’il était bon même si on ne le sert pas comme un dessert en général.

Vous vous demanderez sans doute, comme nous d’ailleurs, qu’est ce que le menu avait de si français ? Et ben on ne sait pas trop… Les entrées, sans doute. Moules et escargots ne sont pas trop dans leurs cultures. Le coq au vin avait bien le nom d’une recette française, mais elle avait été adaptée aux gouts US. Et pour les desserts… mystère !

On s’est aussi distingué pendant le repas… Après le piano, une dame est venue chanter des chansons, en français dans le texte. On avait l’impression de se trouver à Montmartre dans les années 50… Et au bout de 3 minutes, il ne nous en a pas fallu plus, nous avions la conviction qu’elle n’avait absolument aucune idée de ce que voulait dire les paroles des chansons qu’elle était en train de chanter… Du coup nous avons commencé à prendre un fou-rire…. Et 5 minutes plus tard, le serveur est venu nous dire, texto :

-         Il faut vraiment que vous fassiez moins de bruit pendant le chant. Mais ce n’est pas moi qui l’ai dit. C’est mon directeur qui m’a dit de venir vous le dire. Je suis désolé.

Jeune homme, suggèreriez-vous que les français ont moins de savoir vivre que les américains ? Qu’ils ne savent pas apprécier les belles choses, nous qui les avons inventées ?

Parce que d’une nous ne rigolions pas comme des baleines à gorges déployées, quand même, de deux, et pourquoi cela ne posait aucun problème de parler quand c’était le monsieur qui jouait du piano, on peut savoir ? Si c’est impoli pendant que la femme chante, ça l’était aussi pendant que le monsieur jouait ! Et c’est quoi ce repas dans un restaurant où l’on ne peut pas se parler quand on est autour d’une table ? On n’a pas choisi de venir écouter un tour de chant nous, on est là pour pouvoir manger des trucs de chez nous ! Elle est bonne celle là !

En attendant on a essayé de se concentrer sur nos desserts et de se parler par signes… On était la seule table de VRAIS français de toute la salle ! On ne voulait pas non plus donner une trop mauvaise opinion de nous… Et chaque fois que le serveur est revenu nous demander si tout allait bien, si nous n’avions besoin de rien, Laurent lui faisait un signe comme pour dire « j’aurai bien dit quelque chose, mais là, il ne faut pas parler parait-il ! ».

On a appris après que la dame donnait des tours de chants jusqu’à New-York…

Si ça lui fait plaisir. Elle ne chantait pas bien pour autant.

Et à peine avait-elle fini de chanter que les tables se sont vidées en 5 minutes chrono.

Nous, on serait bien resté encore un peu…

Décidément ce que l’on appelle en France l’Art de la table est bien loin de leurs habitudes alimentaires.

Nous qui aimons tellement passer du temps autour de nos assiettes à discuter !

Pas eux.

Nous qui aimons tellement prendre aussi le temps de manger, en dégustant ce que nous avons dans nos assiettes, essayant de trouver si tel ou tel ingrédient a été utilisé pour faire ressortir tel ou tel gout.

Pas eux.

Ah, et c’était confirmé, à 21h nous étions couché ! (on a vu l’heure sur le réveil… ça été l’occasion d’un autre fou-rire avec Laurent !).

PS : au mois de mars ce sera l’Espagne… Allons-nous avoir un toréador pour le tour de chant ? Avec le taureau ? les Piques ????

« Aïe, aîe ma mèèèèèère ! Pourquoi m’as-tu fait çççççççaaaaaaaaaa ! »*

* cf Astérix en Hispanie les connaisseurs!!

Comments

[mamie Nicole]

L'Amérique se moque de nous avec notre amblème,notre baguette notre litre de rouge et le beret,mais le coq dans l'assiette on est les plus fort.