Docteur Nuage

Docteur Nuage est notre dentiste. C’est un homme assez en forme, la cinquantaine entretenue, un visage large et jovial, le genre de bonhomme à qui vous faite confiance et il vaut mieux vu son métier. Mais surtout, surtout, Dr Nuage a un de ces accents de l’Arkansas ! A couper au couteau ! Toujours pratique quand il s’agit de vous expliquer ce que vous avez et ce qu’il compte faire pour y remédier… Vous serez d’accord : on aime généralement savoir (et comprendre !) les choses avant que la roulette ne se mette en marche.

Avec Laurent nous aimons beaucoup Dr Nuage. Il faut dire que dans les prochains mois qui viennent nous allons beaucoup le voir, alors on se conditionne un peu !

Avec la rentrée des classes, c’est aussi l’époque où on va faire un petit bilan dentaire (enfin chez nous c’est comme ça).

Et j’ai de la chance !!!! J’ai plein de choses à faire sur mes ratounes. Nous avons donc convenu d’une stratégie. Enfin… En réalité, Dr Nuage a décidé du planning et j’ai dit « Ok-ok-ok-ok ». Donc, on attaque par le haut, à droite, puis ce sera le haut à gauche, puis le bas à droite et enfin le bas à gauche. Et nous aurons fini. Ah… Dr Nuage, seriez-vous en train de me proposer une sorte de Tango dental ? Je blague… Enfin, je me fais rire comme je peux !

Rendez-vous était donc pris, un matin à 8h30. Comme on doit vous anesthésier un peu (oui, je préfère !), on vous donne à l’avance une feuille où tout est expliqué. En France, le dentiste vous l’aurait dit oralement, mais ici, c’est pour les fois où vous voudriez relire encore et encore les consignes ? Donc pas de café le jour J, on déjeune (après c’est moins sur, alors autant avoir le ventre plein…), on reste relax (on va essayer) sinon vous n’aurait qu’à le dire au docteur et il vous donnera une petite pilule pour vous décontracter (celle où les éléphants roses apparaissent ?), on évite les périodes menstruelles (bon) et les soirs de pleine lune (quoi ?). Pour la dernière info, renseignement pris, c’est une boutade de Dr Nuage ! Pour vous détendre, dixit l’assistante… Je trouve qu’il insiste beaucoup sur le côté « détendu » de l’affaire, moi. Du coup, ça a fini par m’inquiéter. C’est vrai ça, mon esprit a fini par se dire « mais il y aurait donc des raisons de se crisper ? Pourquoi tant de recommandations ? » En France ils nous en disent 4 fois moins et finalement, ne rien savoir, c’est bien mieux.

Le jour J, on m’installe sur la chaise, on me propose une couverture… que j’accepte. Cette foutue manie de toujours mettre les clim à fond… Le froid prévient des microbes ! Et nous fait ressortir avec un rhume, oui !!!

On me met la télévision. Ah, je vois un sourcil se relever… La grande invention. Chaque salle de consultation a une télé, plantée au plafond, avec un bras télescopique pour la positionner exactement où vous la voulez. Ensuite on vous fait choisir la chaîne (quelque chose de drôle s’il vous plait… comme ça je serai bien détendue !). Ca se présente bien cette histoire.

L’assistante me demande d’ouvrir la bouche, bien grande. Je m’exécute. Là, j’aurai mieux fait de faire semblant et de garder un peu de marge sur l’ouverture ! C’était pour voir qu’elle taille il me fallait pour une espèce de palais en plastique qu’ils vous enfoncent dans la bouche. Avantages? Ils branchent ensuite un aspirateur dans une ouverture prévue pour cela et ça évite d’avoir le fameux tuyau qu’ils nous font pendouiller sur le côté en France. Autre truc, la langue étant coincée dessous, inutile d’essayer de pousser les mains du dentiste quand la roulette se rapproche un peu trop près d’un nerf… Pas de risque non plus qu’il se prenne un coup de dent « réflexe » ! Bon, par contre, mon intervention ayant durée deux heures, avec mon ouverture maximale, j’avais les maxillaires en compote après.

Elle me donne des sur-lunettes à mettre sur les miennes, pour prévenir les éclaboussures. Il ne va pas y en avoir beaucoup quand même ?

Dernier élément de la panoplie : on me donne un petit cricket, le même que dans le film « le jour le plus long » sur le débarquement. Vous vous souvenez de la scène : un clic ou deux clics pour savoir si c’était un allemand ou un anglais. Le même objet ! Je lui ai demandé « quel est le code ». Il m’a répondu « mais quel code », « et bien, vous me donnez un cricket comme pendant la deuxième guerre mondiale, alors moi je ne veux pas faire d’erreur, c’est un clic ou deux clics le code ? ». Il a éclaté de rire. Ouf ! IL était parfaitement détendu !!!!

Bon, fallait commencer alors ?

Tout a bien été. Il a fait tout le haut, droit. Puis une dent en bas, à droite…. Ce n’est pas ce que j’avais compris, moi ! On avait dit en haut, à droite, PUIS en haut à gauche, PUIS en bas à droite. PUIS ce n’était pas pour un autre rendez-vous, un autre jour ? Mais comment voulez-vous lui parler une fois que vous avez la piqure d’anesthésie, et le palais en plastique dans la bouche ? Je me disais qu’il savait ce qu’il faisait. J’ai bien essayé de lui faire marcher le cricket (clic-clic-clic-clic-clic-clic !!!!!!) mais tout ce qu’il a dit à l’assistante c’est « je crois qu’elle essaye de nous dire quelle chose !».

Il a de l’humour Dr Nuage !!!

La prochaine fois, je garde le cricket en souvenir.

Comments

[mag]

trop drole...la prochaine fois que j'irai chez le dentiste, je serai forcément détendue en pensant à toi. Bisous